Article d’Eric Meuwissen paru dans Le Soir du mercredi 12 avril 1995.
Une table ronde sur les transports en commun pour évoquer notamment l’avenir d’une liaison Est-Ouest
Au fil des ans, les radiales vers Bruxelles ont supplanté les transversales. Et si on les recréait ?
Y a-t-il une demande de liaisons transversales de transports publics, ou cette liaison Est-Ouest est-elle un rêve mythique, un phantasme de certains hommes politiques ?
C’est par cette question que Valmy Féaux, le gouverneur de la province, a inauguré, mardi à Ottignies, la table ronde consacrée aux transports publics en Brabant wallon.
Des relations transversales améliorées, augmentées seraient-elles de nature à donner à cette province une cohérence identitaire plus grande, s’est encore interrogé le gouverneur. Et cela après avoir rappelé la suppression par la SNCB de toute une série de liaisons Est-Ouest.
Il y a peu, un confrère de « Brabances wallonnes » révélait que pour aller d’Ezemaal à Tubize (aller-retour), il avait mis 14 heures et pris pas moins de 11 bus différents.
Rappelant cette expérience, il s’est attiré la remarque suivante de Michel Corthouts, directeur du Tec (Transport en commun) Brabant wallon : Mais vous avez eu de la chance, car quand j’ai fait l’expérience il y a quelques années avec Valmy Feaux, nous sommes partis d’Ezemaal à 7 heures du matin pour arriver à Rebecq à 8 heures du soir. Maintenant, on peut faire l’aller-retour en un jour. C’est une amélioration notoire...
Ceci dit, il faut savoir qu’un Jodoignois qui doit se rendre en bus au Palais de justice de Nivelles mettra 2 h 20 pour parcourir la soixantaine de kilomètres séparant les deux villes. Alors à quand cette fameuse liaison ?
Pour Michel Corthouts, un tel projet de transversale rapide est actuellement mûri au sein des services du Tec. Mais ce dernier attend les résultats de l’étude de mobilité commandée en 1992 à l’ULB avant de se prononcer. Une étude qui devrait être finalisée à l’automne prochain et qui dira si cette transversale répond à un réel besoin du public. Quoi qu’il en soit, Michel Corthouts à précisé que la réalisation d’une transversale entre Jodoigne et Tubize (à raison d’un bus par heure entre 6 et 20 heures) coûterait 38,9 millions et représenterait 608.000 km/an en plus pour le Tec BW.
De son côté, le directeur général de la SNCB, Jean-Pierre Van Wouwe a expliqué qu’une liaison Est-Ouest par rail, comme celle qui existait partiellement il y a une trentaine d’années, était en dehors des possibilités économiques d’un transport public qui se doit d’être rentable.
Par contre, il a rappelé qu’il n’y avait aucune impossibilité technique à aménager les anciennes lignes ferrovaires en site propre pour les bus.
Pour le reste, il est évidemment impossible de balayer les nombreuses réfexions qui émaillèrent cette table ronde ».
Signalons au passage l’idée du député-bourgmestre de Jodoigne, Louis Michel, de faire du Tec l’opérateur principal en matière de politique de transports en Brabant wallon. Un Tec qui aurait pour partenaire les communes, la province, l’IBW (Intercommunale du Brabant wallon) sans oublier le monde économique.
Fait symptomatique, la problématique du RER (réseau express régional) et des 80.000 navetteurs n’a été abordée par personne.
En attendant cette hypothétique transbrabançonne, Jean-Pierre Van Wouwe a précisé que la nouvelle gare d’Ottignies, promise en 1995, sera vraisemblablement commencée en 1996.